Dans les années 80, pendant que la télé passait du synthé et des coupes de cheveux trop travaillées, nous, les passionnés de rock 'n' roll, on vivait dans une autre époque.
On avait fait un bond dans le passé , les années 40, les années 50.
C’était notre univers, notre façon d’être, notre fierté.
À Paris, on se retrouvait dans des lieux devenus mythiques:
- Le Golf Drouot, temple du rock.
- Les Bains Douches, où la nuit ne finissait jamais.
- Le Rose Bonbon, plein de sons, de style, de feu.
- Et bien sûr, Le Grand Boulevard, pas seulement un quartier, mais une boîte incontournable, posée à Bonne Nouvelle, là où les vrais se retrouvaient.
Là, des bandes se formaient: les Black Panthers, les Del Vikings… On était jeunes, très jeunes. Mais on avait le rock dans le sang.
On allait aux puces de Saint-Ouen, à Clignancourt, fouiller pendant des heures. On portait des jeans Levi’s 501 retroussés, des baskets ou des chaussures des années 40-50, mais toujours pratiques pour danser sur du jump ou du bon vieux rock. On voulait vivre comme dans les années 50, pas jouer à se déguiser.
On vivait vraiment dans ces années-là.
Et surtout, on dansait. On dansait à s’en brûler les semelles, à transpirer la liberté.
Le rock 'n' roll était notre langage, notre refuge, notre feu intérieur.
C’était une époque magnifique, authentique, qu’on n’oubliera jamais.
Les vrais inventeurs du rock 'n' roll selon les rockeurs des années 80
Portraits des légendes qu’on n’oublie pas
Hank Williams – Le cœur brisé du rock avant le rock

Avant même qu’on parle de rock 'n' roll, Hank Williams chantait déjà ce que les jeunes allaient ressentir des années plus tard : la révolte, la solitude, l’amour perdu, la soif de liberté. Sa voix tremblante, son style épuré, ses paroles crues… tout sonnait vrai, tout touchait droit au cœur.
Des chansons comme 'Move It On Over' ou 'Hey, Good Lookin’' ont posé les premières pierres du rockabilly. IL a inspiré autant les pionniers du rock que les rebelles de la country. Hank, c’était un mec simple, cassé par la vie, mais dont la musique vivait plus fort que ses blessures.
Il est mort jeune, à 29 ans, mais il a laissé une trace profonde. Pour beaucoup d’entre nous, Hank Williams, c’est le vrai père spirituel du rock 'n' roll — celui qui a montré qu’on pouvait crier sa vérité en trois accords.
Carl Perkins – L’homme aux chaussures bleues

Pas besoin de palace pour écrire l’histoire. Carl Perkins, c’est la sueur, la campagne, les doigts usés par la guitare. Avec Blue Suede Shoes, il ne fait pas qu’écrire un tube: il pose les fondations du rockabilly. Ce mélange unique de country et de blues, c’est lui qui l’a fait vibrer le premier. Quand d’autres avaient les projecteurs, Carl avait la sincérité. Et ça, on ne l’invente pas.
Gene Vincent – Le rebelle en noir

Avec son perfecto et sa voix traînante, Gene Vincent débarque comme un éclair. Be-Bop-A-Lula, c’est plus qu’un refrain, c’est le cri d’une génération. Blessé à vie à la jambe, il monte quand même sur scène, et il donne tout. Parce que le rock, ce n’est pas une question d’image, c’est une question de tripes.
Eddie Cochran – Le cri de l’été

Summertime Blues, C’mon Everybody… Il n’aura eu que quelques années, mais il a tout donné. Guitare nerveuse, textes simples et directs, et une voix qui accroche Eddie Cochran, c’est la rage douce du rock des débuts. Mort à 21 ans dans un accident de voiture, il laisse derrière lui un sillage d’énergie pure.
Johnny Burnette – Le cri primal du rockabilly

Avec son Rock 'n' Roll Trio, Johnny Burnette n’a jamais cherché à faire joli. Il balançait des riffs comme des coups de poing, dans des salles enfumées où les amplis hurlaient. Des titres comme Train Kept A-Rollin’ ou Honey Hush, c’est du rock à l’état pur: agressif, sauvage, vivant. Pas besoin de costume à paillettes — juste une voix, une guitare, et la rage de faire vibrer le monde.
Bill Haley – Celui qui a déclenché l’incendie

Il avait peut-être l’air d’un papa sage avec sa banane bien coiffée, mais Bill Haley, c’est le mec qui a mis le feu à l’Amérique entière. Rock Around the Clock (1954) a tout changé. Soudain, les jeunes se sont levés, ont dansé, ont cassé les règles. Il a ouvert la porte à toute la bande. Sans lui, le rock 'n' roll ne serait peut-être jamais sorti des clubs R&B.
Brenda Lee – La voix qui cassait les murs

Petite par la taille, immense par la voix. À 15 ans, Brenda Lee chantait déjà avec une puissance qui mettait tout le monde d’accord. Let’s Jump the Broomstick, Sweet Nothin’s, Dynamite… Elle a prouvé que les filles aussi savaient rocker, avec une énergie qui mettait KO plus d’un mec sur scène. Et elle l’a fait sans tricher, sans compromis, avec une voix qu’on n’oublie jamais.
Et beaucoup d’autres …….
Je voulais parler d'une époque que j’ai vécue dans les années 80, une époque où tout était possible dans nos têtes.
On était heureux, libres, portés par la musique. Ce n’était pas juste un style, c’était une manière de vivre, un état d’esprit.
On vivait vraiment comme dans les années 50, à la "bad boy", cette musique, le rock 'n' roll, est restée dans ma vie depuis toutes ces années.
Elle continue de faire battre mon cœur aujourd’hui comme hier.
Corinne
